Déjà pleinement investi au sein du
Clarinet Trio,
Gebhard Ullman estime autrement les possibilités du travail à 3 aux côtés du bassiste
Chris Dahlgren et du batteur
Jay Rosen (membre, lui, du
Trio-X). Le temps d’un
Cut It Out plus que subtil.
Si ce n’est sur
Lolligager – morceau qui balance entre un swing incertain et une marche lente, signé
Dahlgren -, le trio choisit de donner dans l’improvisation. Astucieuse, celle-ci, qui combine les vues exigeantes et les codes de bonne sociabilité, au rythme soutenu d’un free jazz abordable (
Walking Under Trains) ou au son d’accalmies déposées (
Calling Mr. Waits No.2,
U.S.O. Ballad).
Passant de la clarinette (basse) à la flûte (basse),
Ullman ne cesse de creuser le sillon de ses graves à forces d’intentions répétitives (
Grid Speak), de laisser-aller généreux (
Calling Mr. Waits No.1) ou plus introspectif (
Mbira). D’accord aussi pour suivre les conseils de ses partenaires, qu’il s’agisse de la course directive de
Rosen (
Walking Under Trains) ou des boucles instituées via sampler dont use
Dahlgren (
Bass/Bass,
Epilog).
Une fois seulement, le trio peut donner l’impression de faire fausse route, sur
No Mouthpiece, pièce d’expérimentale convenue. Partout ailleurs, il aura su gérer à merveille les changements d’humeur et de tons, décidant d’apaiser ici pour mieux fulminer là, refusant toujours l’acharnement fatal.
Chroniqué par
Grisli
le 18/04/2006