Redjetson est un groupe anglais qui fait du post-rock chanté. Soit. Le mieux est encore d’écouter.
Six membres, dont trois guitaristes, un bassiste, un batteur et un chanteur donc, de quoi donner du corps et du coffre à ces morceaux, qui réunissent épique, lyrique et dramatique en une sainte trinité ombrageuse.
Le premier titre nous en donne un aperçu plutôt convaincant : guitares belliqueuses, batterie pas en reste, et un chant qui , s’il porte en avant l’aspect mélodique, est cependant un peu trop indolore pour fissurer de façon convaincante les murs de guitare et insuffler avec assez de force l’ émotion. Le manque de caractère de la partie vocale constitue peut-être un choix délibéré de la part de
Redjetson, afin de ne pas déséquilibrer les morceaux. Le problème, c’est qu’outre le fait qu'il est peu convaincant, le chant se fait parfois envahissant, parasitant notre écoute attentive d’orchestrations qui , si elles ne font pas preuve d’une originalité remarquable, réussissent à asseoir solidement les ambiances tourmentées et crépusculaires qui sont le décorum attendu de ce type de post-rock : les guitares grondent et fulminent, crachant une intensité sombre, la batterie martèle, les moments de calme et d’intensité croissante soufflent le chaud et le froid, « explosions dans le ciel » jamais loin , bref, on est en terrain connu.
Rien que de bien classique, les amateurs pas trop regardants sur l’innovation sauront trouver leur compte sur ce
New General Catalogue, à condition de ne pas être dérangé par le chant, ou de parvenir à faire abstraction à bon escient.
Chroniqué par
Imogen
le 17/04/2006
