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Archie Bronson Outfit

: Derdang Derdang



sortie : 2006
label : Domino
style : Rock

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Tracklist :
01/ Cherry Lips
02/ Kink
03/ Dart For My Sweetheart
04/ Got To Get (Your Eyes)
05/ Dead Funny
06/ Modern Lovers
07/ Cuckoo
08/ Jab Jab
09/ How I Sang Dang
10/ Rituals
11/ Harp For My Sweetheart

Du rock, simplement du rock. Derdang Derdang est un disque de rock. C’est-à-dire un disque sur lequel rythme et riff ne cessent de se croiser, de s’entrecroiser jusqu’à former une trame pour une voix dont le souffle se fait constamment entendre à mi-chemin entre le sophistiqué d’une mélodie et la brutalité d’un cri.

Du rock que l’on dirait joué par un groupe de blues tant la musique de Archie Bronson Outfit paraît naturelle, jouée sans artifice, cordes de guitares lacérées plutôt que grattées, open-tuning de rigueur, son saturé, c’est-à-dire malpropre, un minimum d’effets suffisant à asseoir le propos du groupe.

Et, au milieu de cette musique évidente, jouée avec une nécessaire jubilation juvénile, naturellement écorchée par les mots du désespoir et du désir, Dead Funny s’impose, faisant résonner sa mésinterprétation d’un titre de Stevie Wonder (Superstitious, risque-t-on…) passé au crible improbable du boogie. Grosse caisse qui marque tous les temps, c’est imparable, riff lourd qui décentre la direction que semble prendre le morceau, et un texte : « I am a disco dancer / You always move on too / I am a disco dancer / I’m gonna dance for you » que relaie une réinvention sans complexe des cocottes funky. Affirmation joyeuse — et tout aussi ironique que son titre — de la possibilité de tout reprendre à son compte, de s’inventer sa propre histoire musicale, comme on affirme sa propre identité, la réinventant en fonction de ses buts, de son envie momentanée.

La musique de Archie Bronson Outfit est comme ça : elle se donne dans la forme d’un rock évident et naturel, presque naïf, au sens où il se tient proche de son origine. Les riffs y sont martelés, imposés de force pour entraîner le corps de ceux qu’ils relient entre eux, la batterie joue des rythmiques simples et efficaces, forcément binaires, la voix marque le texte d’accents placés de façon on ne peut plus classique. Et, pourtant, quelque chose glisse sur cette surface presque lisse, comme ces deux versions d’un même morceau que sont Dart for my sweetheart et Harp for my sweetheart. En comptant jusqu’à douze, les paroles comptent à la fois les douze mesures du blues et une histoire singulière. En montrant le côté électrique (Dart) et le côté acoustique (Harp) d’une même chanson, Archie Bronson Outfit montre aussi que le rock joue désormais constamment sur plusieurs registres : celui d’une histoire qui impose un certain nombre de règles (être direct, être authentique, jouer saturé, etc.) et celui de la distance qu’on prend avec elle. Une chanson n’est qu’une version et, sa version rock est moins une nécessité qu’un choix.

Du rock, simplement du rock et, pourtant, donc, forcément bien plus que ça.


Chroniqué par Jérôme Orsoni
le 03/04/2006

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