Multi instrumentiste réputé aperçu aux côtés de
Gil Evans ou
Roswell Rudd,
Glen Hall n’en finit plus de courir après la découverte d’une autre réalité, au son d’une pratique musicale exigeante, le plus souvent improvisée. En 2001, il s’adonnait à l’exercice en compagnie de
Lee Ranaldo, et du batteur
William Hooker.
Choisissant le saxophone soprano pour attaquer le concert,
Hall brandit sans attendre le programme des prétentions du trio. Trahissant sur
The Mechanism l’écoute répétée des derniers albums de
Coltrane, il impose des pièces envoûtantes hésitant sans cesse entre références jazz et rock.
Abandonnant l’une pour mieux céder à l’autre, l’ensemble défend une ambient atmosphérique bruitiste (
Oasis of Whispers) ou un jazz affirmé saluant ses influences (
Hooker et
Hall impeccables sur
Blue Seven de
Sonny Rollins), leur trouvant, le plus souvent, un parfait compromis - les emblématiques
Conference Call, sur lequel
Ranaldo applique des collages sonores au capharnaüm insatiable, et
View from Bellevue, impression free partie d’une marche chaloupée et sereine.
Forcenés, les musiciens offrent tout ce qu’il leur reste encore, au bout du neuvième titre. Distribuant par paquets de 3 à 6 notes les rauques de son ténor,
Hall gravit une dernière fois les reliefs accidentés en constant mouvement, motivé par les accords de guitare frénétiques de
Ranaldo et les ponctuations plus que subtiles de
Hooker. Au final, rien à redire ; juste à réécouter.
Chroniqué par
Grisli
le 07/03/2006