Suite et fin des hommages distribués pour marquer les 30 ans de l’A.A.C.M., le deuxième volume de
Chicago Now – Thirty Years of Great Black Music s’ouvre au son d’un post-bop dédié à
Monk. S’il évoque bien sûr le pianiste,
Monk’s Temptation laisse échapper aussi quelques allusions à
Mingus (claque rythmique et persuasion de
Ben Israel) ou, de nouveau, à l’
Art Ensemble of Chicago (percussions et sifflets récréatifs).
L’
Art Ensemble, parallèle manifeste, repérable ailleurs lorsque le
New Horizons prend les airs truculents d’un big band de la Nouvelle-Orléans (
Looking for Ninny), évoque sur une marche posée la figure du contrebassiste
Malachi (
Many Favors), ou fait tinter quelques clochettes sur les décharges dissonantes de l’
Improvisation #3.
Reprenant deux morceaux déjà interprétés,
Dawkins déclame en parfaite harmonie avec la trompette d’
Ameen Muhammad le thème de
Zera, comme il prouve que l’émulsion peut faiblir, sur le développement poussif de
Runnin’From The Rain. Que suit et annule
Planet East, simili funk au mouvement dense, gérant au mieux les tentations free échappées de l’unisson des vents, sur les roulements de batterie de
Reggie Nicholson.
Second pan de la célébration et autre épreuve fabriquée dans la foulée,
Chicago Now – Thirty Years of Great Black Music, Vol. 2 rétablit l’évidence d’une musique facétieuse ne rognant jamais sur l’exigence.
Chroniqué par
Grisli
le 11/01/2006