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Richard Swift

: The Richard Swift Collection Volume One



sortie : 2005
label : Secretly Canadian
style : Ghost Pop

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Tracklist :
The Novelist
01/ Foreward
02/ Lady Day
03/ Lonely Night
04/ Sadsong St.
05/ Blues For Mother
06/ The Novelist
07/ Ballad of Clifford Swift
08/ Looking Back I Should Have Been Home More

Walking Without Effort
01/ Wal

Entre pop moderne et ragtime — une improbable fusion que réalisent pourtant certaines chansons (Lovely Night) — Richard Swift écrit une musique qui pourrait bien être faite pour échapper à l’âge. Elle s’inspire de sonorités depuis longtemps dépassées et les réinvestit dans une approche de la musique qui n’a pas encore connu le passage du temps. De simples chansons, des textes mis en musique, comme semble le raconter The Novelist : « I am New York tired and weak — I try to write a book each time I speak ». Ou bien encore une sorte de pop fantôme, un spectre musical, évanescente comme une atmosphère et d’une rare consistance cependant.

Ce sont des chansons qui vont jusqu’au bout d’elles-mêmes, portées par des arrangements sobres sans être minimalistes. Des chansons comme cette petite ritournelle qui, ouvrant Walking Without Effort, en donne la couleur et le thème (Walking Without Effort Theme). Ici, les vents — cuivres et bois, de concert — accompagnent le couple guitare / voix que forme Richard Swift avec lui-même. Ils font de l’œil aux chansons, histoire de les dérouter un peu, en douceur (Half Lit) ou bien pour les lancer (In The Air). Là, l’harmonica ajoute encore à ce sale vernis dont on s’est efforcé à enduire le son (The Novelist a été réalisé à l’aide d’un magnétophone 4 pistes d’un ordinateur…), façon, on l’imagine, de jouer avec la chanson en plus de la jouer, de jouer avec sa temporalité, avec l’histoire de ses influences, des origines auxquelles on pourrait la faire remonter. Et, de poser ainsi la question fatidique : « Est-elle d’hier ou d’aujourd’hui ? » (Mexico (1977)).

Jouant sur les contrastes — l’enchaînement des titres : Losing Sleep / Not Wasting Time / Beautifulheart ou : orchestration pop tendance grandiose enfermée dans 20 mètres carrés / réduction a minima de la chanson dans le couple piano-voix / intervention surprise de la guitare électrique pour donner un peu de punch — Richard Swift signe en véritable auteur deux disques qui forment une œuvre (ou, plus exactement, son commencement) d’une justesse atemporelle valable au vingtième tout comme au vingt-et-unième siècle.

C’est ça la pop fantôme, c’est un spectre qui ne cesse de revenir, de hanter la musique et son univers de chansons douces et simples, faciles à écouter et faciles à oublier. C’est un art de la composition qui exploite des ressorts vieux comme le siècle d’avant. Mais, c’est un art, précisément. Et, lorsqu’il est maîtrisé, cela donne lieu à des disques impeccables comme The Richard Swift Collection Volume One. De beaux disques, pas leurs fantômes.


Chroniqué par Jérôme Orsoni
le 09/01/2006

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