Débarrassé d’un ancien pseudonyme -
Animals On Wheels -,
Andrew Coleman a retrouvé son identité au moment de l’enregistrement d’un album destiné au label Ninja Tune, puis d’un autre, composé pour le compte de Thrill Jockey. Processus lancé, il présente aujourd’hui
Tony Alva’s Hair, hommage détourné à une légende du skateboard autant qu’album profitant d’influences éparses ramassées.
C’est que
Coleman se forge une personnalité au moyen des références qu’il digère. Les constructions rythmiques jouant pour sa musique le rôle des fondations, le disque destine ici ou là des clins d’œil à
Fila Brazillia (
Fingertip Control), aux
Beastie Boys (à qui
Not A Speculation prescrit des calmants), ou à
Massive Attack.
Capable de se laisser-aller à des constructions pop (
Early Fall From Nowhere),
Coleman swingue ailleurs sur un gimmick de contrebasse (
Forgetting Monday) ou expérimente par petites touches (
Gapi Noise,
One Thousand), esquisse une ambient au son d’un discret solo de piano (
Rain And Dogs) ou s’adonne au break beat selon différentes allures (
Over Head And Under Feat,
Fingertip Control).
Plus convenu, il transporte le trip hop de
Miles Won’t Answer jusqu’en terre indienne, ou pousse trop loin pour qu’on puisse le suivre encore son goût des claviers d’un autre âge (
One Thousand). Erreurs effacées par les élans impeccables d’une guitare et d’une batterie primaires déposant avec un naturel émouvant une progression véhémente (
Constraints, Hurdles And Hoops), et par la vue d’ensemble de
Tony Halva’s Hair, œuvre ludique et soignée, distribuant de mille manières la vivacité faite musique.
Chroniqué par
Grisli
le 04/01/2006