Après plusieurs mois passés sur la platine, se résoudre à partager
Happiness en déposant sur le papier cette délicieuse tristesse qui habite le premier album de
Sébastien Schuller. S'essayer à mettre en mots, à trouver les mots justes, propres à décrire et à rendre hommage.
Commencer par préciser que ce disque est le produit d'un long travail, solitaire et minutieux, d'un multi-instrumentiste de talent. Dégager les influences, les filiations. Parler de
Radiohead évidemment, de
The Notwist et de
Sigur Rós aussi, de ces groupes qu'on admire et adore et dont les oeuvres innervent, nourrissent cette musique informée par la force pénétrante de l'esprit, et par les flux et reflux sensibles du coeur. Dépeindre ces compositions sophistiquées mélant piano élégiaque, électro subtile, guitare acoustique douce et discrète, et surtout ce chant séraphique, tombé des étoiles, empli d'une profonde mélancolie.
Citer ces pop songs merveilleusement mélodieuses, bercées par une mer de larmes : le sublime
Weeping Willow ;
Where We Had Never Gone, son chant éthéré, sa basse tellurique et ses envolées de synthé et de guitare résonnante ; le bouleversant
Tears Coming Home ; le délicat
Donkey Boy que la bande de Thom Yorke ne renirait pas.
Et après plusieurs échecs, se résigner à ne pouvoir exprimer toute la beauté contenue dans cette musique cinématographique, pétrie d'électronique. Puis, poser son stylo, placer
Happiness dans son lecteur, appuyer sur "play" et planer.
Chroniqué par
dfghfgh
le 10/12/2005