A côté de ses défrichements électro-acoustiques,
Fat Cat s’est fait, depuis la signature d’
Animal Collective, une seconde mission de découvrir qui et que sera le futur du folk, la nouvelle garde de cette musique durablement ancrée dans l’imaginaire musical collectif depuis
Leonard Cohen et les premiers albums de
Neil Young.
Et donc
Fat Cat signe du folk, qui va du génie (
Animal Collective) au très bon (
Songs of Green Pheasants) en passant par l’anecdotique, pas mauvais et même plutôt bon, mais sans réel intérêt ni plaisir d’écoute décisif (excepté pour les fans hardcore de folk), et c’est dans cette catégorie que se place ce premier album d’
Amandine, songwriting plaintif, émouvant sans aucun doute, doux aussi, mais qui ne parvient pas encore à emporter totalement l’adhésion, faute d’une recherche de singularité suffisante.
Il y a de bons titres ici (
Over the trenches, Stitches), mais tous sonnent identiquement, mettent en jeu les mêmes émotions, la même instrumentation (guitare, piano, batterie en retrait du mix). De sorte que rien ne se dégage de véritablement fort à l’intérieur de cet album sincère, authentique, qui a du cœur, cela va sans dire, mais qui ne parvient pas à convaincre. Parfois, une trompette (
Stitches) ou un banjo (
Fathers and Sons) émergent et viennent tromper les schémas récurrents, mais ces petits fragments d’étrangeté sont vite rattrapés par ces mêmes schémas qui les ramènent à l’identité précédemment énoncée.
Dommage donc, que ce songwriting maîtrisé avec savoir-faire ne soit pas davantage mis en valeur par des arrangements et une instrumentation plus variés, qui viendraient extraire certains titres, placer en retrait certains autres, donner une architecture et un surcroît d’intensité à cet album qui en manque un peu. Gageons qu’avec davantage de maturité,
Amandine parviendra à heurter nos cœurs, comme promis.
Chroniqué par
Mathias
le 17/11/2005