Premier album de ce groupe new yorkais et première franche réussite.
Clap Your Hands Say Yeah ? OK. Après écoute de cet album, ce n’est pas l’envie qui m’en manque ! Vivace, éloquent, truffé d’inspirations habilement traitées, c’est une rude tâche de rester de marbre face à cette furie. Une fête foraine bon marché qui fait claquer des doigts et taper du pied.
Une voix très proche de celle d’un
Thom Yorke animé : nasillarde, mouvante, poignante. Une musique inspirée des années 1980 d’où elle tire sa turbulence et sa spontanéité. Des rythmes sombres et obsédants, des mélodies simples mais florissantes. Dispensant un rock élégant et heurté, habité par un spectre exalté ;
CYHSY se démarque d’emblée par son intensité. L’aspect festif n’était pas évident, loin d’être caricatural ;
CYHSY ne semble être ni triste ni gai. Cette voix traînante se révèle être chargée de puissance et de vie. Les accords sont simples et efficaces. Quelques grammes de frénésie suffiront à donner la constance de cet album. La vie suinte, s’agite, grouille de manière presque mystérieuse.
Inspiré par
The Cure au même titre qu’un groupe comme
Mogwai (on ressent une large inspiration dans un titre comme
Over and Over Again et sa ligne de basse obsédante), on pourrait aussi citer
Echo and the Bunnymen,
Talking Heads ou encore
Sonic Youth. Rien de bien surprenant jusque là : ce sont là les influences à la mode de ces dernières années.
CYHSY se place aux côtés de groupes comme
Arcade Fire ou
Interpol, mais il ne sombre pas sous ses influences. Au contraire, il mène à une musique originale et unique (malgré la ressemblance flagrante de la voix d’
Alec Ounsworth avec celle de
Thom Yorke).
Guitares sautillantes aux distorsions fréquentes, basse et batterie obsédantes, claviers, bidouillages et harmonica, livrant une vivacité constante. On retrouve une énergie pop, une réaction en chaîne qui s’explique par le talent de
Clap Your Hands Say Yeah.
Te voilà tout émoustillé et tout animé, tu agites tes pieds et tu as l’œil vif. C’est bien. Tape dans les mains maintenant et dit "yeah" !
Chroniqué par
Peke
le 16/11/2005