Question : pourquoi les artistes hardcore au féminin semblent plus s’énerver derrière les platines que les hommes ? Peut-être parce qu’elles ont tout à prouver dans un milieu relativement masculin et face à un public exigeant quant il s'agit de hardcore ; et que cela leur donne la rage de vaincre. Cette énergie féroce, on la trouve aisément derrière les mix de
DJ Daisy. Pour son troisième album
Blasphemy, cinq tracks sont issus de sa propre composition et c’est sur cette base que l’on peut également juger l’artiste. Jonglant entre kicks puissants, charleys groovy et vrombissants, elle ne laisse pas de répit aux malheureux qui escompteraient se la couler douce sous les 140 bpm. Par ailleurs, la qualité de cette production survitaminée repose autant sur la qualité de son mix que dans le choix des vinyles.
Alors qu’une certaine homogénéité transpire durant ces 71 minutes, la montée en puissance se fait sentir et à grosses gouttes. Pour attaquer l’écoute, elle sélectionne par exemple
Xafan ,
Delta 9 et son acolyte épileptique
Dr Macabre, pour une entrée en matière énergique mais latente quand on sait ce qui nous attend ensuite. L’ascension se fait progressivement sentir à partir de la piste 6 où elle cale ses propres morceaux, les meilleurs dans son album. Des beats écrasants et des charleys sautillants sur une fine couche de sons indus, tout ce qu’il faut pour déchaîner les hardcoreux sur le dancefloor. Habile lorsqu’elle glisse entre ses titres une galette de
Dark Controller aux sonorités gabber, la mandragore ne laisse pas de répit. Soulignons une petite perle,
Full of ambition où elle excelle. Accompagnés de quelques notes de piano analogiques, les basses pulsent tel un cœur surchargé d’adrénaline et les nappes hypnotiques ondulent et se déplacent comme son animal totem.
La suite du mix est une course effrénée de sons menés tambours battants par
Tieum et
Ophidian pour s’achever par le morceau désormais culte
Who’s next ? du dernier album de
Lenny & Radium.
DJ Daisy confirme sur
Blasphemy son talent déjà plébiscité sur scène et gagne à l’aise sa place dans le label Epileptik.
Chroniqué par
Lilo
le 09/11/2005