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Tujiko Noriko

: Blurred in My Mirror



sortie : 2005
label : Room40
style : Electronica / ambient urbaine

achat/téléchargement

Tracklist :
01/ Niagara Hospital
02/ Tablet for Memory
03/ I'm Not Dreaming, King
04/ Switch of the Sun in You
05/ Shayou (Setting Sun)
06/ Tennisplayer Makes a Smile
07/ Magpies and Mornings

Publié sous le seul nom de Tujiko Noriko, ce Blurred in my Mirror est en réalité une collaboration entre la chanteuse et le fondateur du label Room40, Lawrence English. Comme Tujiko Noriko en a l’habitude maintenant, il s’agit là d’un travail d’échange permanent, les sons voyageant via ftp ou mail entre l’Australie, la France (où Tujiko s’est récemment installée) et le Japon.

D’où la forme à la fois libre, dialogique et organisée par couches nettement repérables de ce disque, qui réunit textures synthétiques et instruments acoustiques et électriques en jouant des frontières entre ces différents champs d’exploration sonore : les séparant (Switch Off The Sun In You), les divisant (Niagara Hospital), les mêlant (I’m Not Dreaming, King) ou les mariant (Magpies and Mornings) au gré des inflexions de ces sept morceaux le plus souvent longs et contemplatifs, sans que cela entame la densité sonore du tout et de chacune de ses parties.

Un tempo à la mesure de la longue genèse de ce disque, commencé avec quatre pistes enregistrées dans une petite chambre d’hôtel en janvier 2004 avec un laptop et un micro, avant d’être achevé un an plus tard en intégrant au passage plusieurs collaborateurs du label (John Chantler, David Kemp et Benjamin Thompson) ou pas (Aki Onda, Etienne Bideau-Rey et Hosomi Sakana). A l’image de cette genèse à géométrie collective et variable, le disque affiche clairement le désir de se confronter aux autres, de puiser en eux (ne serait-ce qu’en leur évocation fugitive) la matière vivante de ces sept contes de l’urbanité ordinaire. La voix de Tujiko Noriko chante peu, qui privilégie l’intimisme d’un chanté-parlé-murmuré sur le mode du souvenir, de la réminiscence, pour évoquer quelques silhouettes fantômes, vite rencontrées, vite quittées : ainsi de ce portrait de groupe fugitif, recollection de visages et silhouettes « waving their hands ».

Une musique qui est donc comme une géographie, baladant un regard accompagné d’une voix le long d’un terrain sonore multiple et mouvant, point de jonction de l’acoustique et de l’informatique, du folk, de l’ambient et du rock, pour un résultat qui appelle immanquablement le cinéma contemporain tel que peuvent l’inventer Wong Kar-Wai et Hou Hsiao Hsien : observer, attendre, recueillir selon une approche qui est à la fois captation de l’extérieur et réinterprétation esthétique du monde à l’intérieur de soi.


Chroniqué par Mathias
le 08/11/2005

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