Accueil | dMute

Ybrid

: Defixio & Ex Nihilo Nihil



sortie : 2005
label : Ozore Age
style : Darkcore / hardcore

achat/téléchargement

Tracklist :
1. Sodome & abama
2. Xenia
3. Escarta
4. Echidna
5. Metallepsis
6. Dragonid
7. Defixio
8. Logo denning dal g
9. Epsy
10. Gogoll & Paradise
11. Elfik


Ybrid est une artiste qui fait preuve d’honnêteté. Son concept musical est abouti, personnel et sonne intimement juste. L’originalité de ses productions réside dans sa capacité à nous immerger dans son univers sombre et onirique. Avec son double album Dexifio & Ex Nihilo Nihil, Ybrid se démarque de facto des nombreux artistes hardcore auxquels on pourra reprocher parfois l’inutile surgonflage de beats.

Avec son premier opus Defixio, aux influences hardcore et dark-indus, elle pourrait nous conter l’histoire d’une guerre féroce où s’affrontent d’impitoyables chevaliers-fantômes. Dans Sodome et Adama, les basses lourdes et métalliques pourraient être associées au martèlement d’armes forgées pour l’ultime bataille. La mécanique sonore est ressassée ad vitam aeternam telle un pas de course, imposant une tension constante chez l’auditeur qui attend un break-down apocalyptique et magistral. Le rythme saccadé de violons mal accordés théâtralise la préparation de la lutte, sur la litanie plaintive d’une cantatrice qui porte sa voix dans des aigus et des graves Gerrardesques. Les cris des violons laissent ensuite place à des sons électroniques grinçants, articulant ainsi la composition principale de l’album. Ybrid combinera différemment cet élément dans Defixio mais aussi dans son CD ambiant.

Elle opère d’autre part des choix qui s’avèrent pertinents. Dans Xenia par exemple, elle superpose des samples de voix d’un prêtre psalmodiant une messe dans un latin profane, avec des beats qui éclaboussent in situ des chœurs féminins et masculins. Escaria est l’occasion de mettre à l’honneur un organiste-nosferatu déchaîné sur son instrument de cathédrale, sans pour autant tomber dans le cliché gothique. Dragonid laisse entrevoir dans ses médiums des spectres musicaux aspirant les sons pour mieux se remplir.

Propices au voyage, certains tracks nous laissent entendre une succube susurrant ses vices… pour nous prendre par surprise en nous terrassant de ses propos empoisonnés et intempestifs. Les sons se déchiquettent sur le champ de bataille de Defixio, et les basses propulsées par une cornemuse tranchent d’un coup net les têtes de sons ennemis. On sent que la fin est proche en écoutant les carillons d’une horloge tintinnabulant la composition fétiche de l’album… Les hurlements de la succube se poursuivent et planent au-dessous des troupes pour les émuler jusqu’au bout. Bogoll & paradise marque l’issue du combat avec les soupirs rauques et fatigués des guerriers.

Pouvant s’écouter en guise d’introduction pour une mise en jambe ou de conclusion pour se poser enfin après cette déferlante de sons, Ex Nihilo Nihil propose une musique ambiant jouant sur la complémentarité avec Defixio. Amateur de médiéval-fantastiques, lisez quelques pages de votre livre de chevet et laissez-vous porter dans les sphères à la fois obscures et fantasques d’Ybrid.

La marque de fabrique de cette artiste caennaise se caractérise par une musique relativement baroque, abrupte, dénuée de tout artifice électo-psyché-technoïde souvent présent dans les productions actuelles. La recette est efficace : un kick tonitruant faisant écho à des samples issus d’un hérétique lâché dans une oubliette. Ybrid ou le syndrome de l’artiste que l’on suppose à l’aise dans ses cauchemars éthérés.


Chroniqué par Lilo
le 02/11/2005

Partager cet article :





1 commentaire

par Mako (le 01/03/2009)
Le commentaire que tu as rédigé est tout simplement magnifique, j'ai lu enormement de commentaires sur Ybrid mais celui-ci est vraiment d'une grande qualité.

Effectivement, Ybrid est une artiste hors du commun dans le monde du Hardcore et l'on ne peut ce faire une idées qu'apres avoir écouté plusieurs de ses albums tel que "Khaos de Viscera" ou encore "Sodome & Adama"...

J'aurais une petite question, dans quelle style classerais tu Ybrid, "Doomcore", ou "Darkcore"?

Encore bravo pour cet article et bonne continuation.

Mako
Laissez un commentaire
Nom (obligatoire)
Mail (ne sera pas publié) (obligatoire)
Site web (facultatif) Recopier le code ci-dessous (obligatoire)



dim. 14/04 - Chronique
Drahla - Angeltape
mar. 09/04 - Reportage
Autechre @ Le Trianon - 06-04-2024
dim. 07/04 - Blog
Dinoh - Deuxième Premier
ven. 05/04 - Blog
Hannah Miette - Hannah Miette
ven. 29/03 - Chronique
Rank-O - Monument Movement
jeu. 28/03 - Chronique
Halo Maud - Celebrate
mar. 26/03 - Chronique
Daudi Matsiko - The King Of Misery
 newsletter : 
ok





Equipe/Contact  |  Partenaires  |  Présentation  |  Crédits  |  Newsletters