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Pierre-Yves Macé

: Circulations



sortie : 2005
label : Sub Rosa
style : Musique maintenant

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Tracklist :
01/ Movement for percussion
02/ Movement for electric guitar
03/ Movement for harp
04/ Movement for clarinet

Il faudrait dire l’inédit. Pour le faire entendre (après que c’est écouté). Dire : ce qui se fait après la transgression, après l’abolition des frontières. Après que les oppositions ont cessé de se tenir, populaire vs. savant ne sont plus des camps retranchés dans lesquels on isole et s’isole. Ce sont des manières de faire que l’on peut conjoindre, que l’on fait fonctionner ensemble, mettant la spontanéité de l’un dans la structure de l’autre.

Attendons-nous à l’entendre.

Pierre-Yves Macé dit que, dans Circulations, “tout y est entendu deux fois”. Deux enregistrements (“tape”) : une fois comme matériau, résultat d’une composition de parties, sons, phrases, phrasés, déformés, reformés, modelés et montés en un collage ; une autre comme support, trace plus directe de la performance instrumentale. Circuler, c’est aussi, voire ainsi, décontextualiser et recontextualiser. On n’insistera jamais assez sur l’importance du contexte, sur la manière dont le contexte modèle les sons comme nul autre, les insère dans un espace. C’est cette conversation incongrue entre deux ouvriers qui saute dans la musique, qui surgit hors de l’écoute et, finalement, les dérange peut-être moins qu’elle n’en ponctue la progression, marquant une étape de la pièce. « C’est la carrosserie uniquement. — Toi, t’y as deux alternateurs. Moi j’en ai qu’un. — Ah… ». Intervention du vibraphone (Movement for percussion).

Œuvre contrastée, Circulations connaît des moments de violence qui ne sont pas isolés mais transitent d’un instrument à l’autre, comme entre Movement for percussion et Movement for electric guitar. C’est toute l’énergie d’un rock que l’on veut autre chose que lui-même qui se manifeste : bruyant, gesticulant dans l’apparence du désordre, débridé et dévastateur. Œuvre contrastée, insistons-y, car si tout y est diffusé deux fois, la répétition en est absente. La légèreté de la fin d’un mouvement peut bien conduire à un autre qui en rappelle l’existence (soit entre Movement for electric guitar et Movement for harp). Or, quand cela a lieu, c’est sans redondance aucune. Tout est entendu deux fois et, cependant, ce n’est pas le même qui est dit : ce qui se passe sur la bande ne répond pas simplement à ce qui est joué. Elle le remixe plutôt, mais d’une manière telle que ce remix, loin d’en être la glose, en est une sorte de ré-expression. Effets d’écho, de rappel, ce sont des prolongements et des ouvertures. Ils ouvrent la phrase jouée à une autre qui est composée des mêmes sons qu’elle (le début, émouvant, de Movement for clarinet).

Hors de l’espace des frontières, il y a un genre de musique sans genre, une musique à la fois complexe et intuitive qui s’inscrit dans des répertoires différents que rien n’oppose si ce n’est la tradition. Or, la tradition n’est qu’une histoire que l’on cesse de raconter pour en raconter d’autres.

Chroniqué par Jérôme Orsoni
le 23/09/2005

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