Après
Wildlife documentaries et
Something borrowed, something blue sortis tous les deux respectivement en 2003 et 2004, Scott Monteith revient avec un nouvel opus,
New world observer, annoncé comme la vision du monde par
Deadbeat. Acteur prolifique de la scène électro dub minimale,
Deadbeat explorateur de l’ambiant et de l’abstrait livre ici une production moins conceptuelle, peut-être moins froide et moins organique. Cependant, l’artiste ne dépeint pas et poursuit toujours dans une direction tracée par son mentor,
Pole.
Défini comme un album politique et engagé,
New world reporter se laisse accompagné par la charmante
Athésia et sa voix auquel se mêle influence spoken world, jazz et bossa nova. Une première pour
Deadbeat, qui arrive vraiment à fondre cette jolie voix dans les méandres de son univers. Les sonorités végétales et aquatiques présentes sur ses deux derniers albums se font plus discrètes, et laissent place à une équilibre plus ensoleillé. La présence de
Athésia y est probablement pour quelque chose…
Il est exagéré d’appeler cet album, un album politique mais
Deadbeat, artiste oeuvrant pour la cause musicale et pour les droits, ne s’est pas empêché d’introduire
Abu Ghriab par la rhétorique pourrie d’une radio de la droite nord-américaine. Avec ce coté difficilement cernable,
Deadbeat veut tout de même défendre sa musique en lui attribuant un sens. Déjà dans ces productions précédentes, cet artiste avait dédié une piste à la Palestine avec
For Palestine ; il renouvelle avec
Little town of Betlehem ouverte par la voix d’une femme Palestinienne éperdue. L’interprétation est ensuite une question de sens et d’alchimie avec la musique de
Deadbeat, à la fois abstraite et irréelle.
La grande surprise pour cette production est tout de même la présence d’un titre bien plus rythmique qu’habituellement.
Rock on ages est un concentré des inspirations les plus roots de Scott Monteith, une emprunte laissée par un dub ambiant magnifique. La conclusion est tirée par des grillons (thème principal de
Something Borrowed, Something Blue) et d’une longue nappe, le retour à la nature selon
Deadbeat.
Une très belle pièce pour les adeptes et, de par son accessibilité, pour les novices qui souhaitent découvrir cet artiste. Total respect !
Chroniqué par
Kiteklat
le 18/04/2005