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Ascalaphe

: The Hollander Café



sortie : 2004
label : Autoproduit
style : Electronica

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Tracklist :
01/ Micro
02/ Tokyorama
03/ Trade mark
04/ Memoira drive
05/ No message
06/ Pause
07/ Millions of images
08/ Mr brown
09/ Hana-bi
10/ Outers
11/ By numbers

Écouter (de) la musique consiste souvent à résoudre un problème : comment y entrer ? Comment pénétrer l’étrangeté de la musique ?

Lorsque, au beau milieu de The Hollander Café (pause), s’effacent ces beats que l’on trouvait quelque peu convenus, lorsque, sur fond de réminiscences de « musique savante », des chants tribaux et des prières se répondent, des percussions aménageant l’espace sonore, l’art du sample d’Ascalaphe se fait entendre dans toute sa justesse. Cet art, on le comprend d’autant mieux qu’il est précisé par millions of images qui installe son tempo à coups de basses. Lorsque les beats reprennent, on s’aperçoit alors qu’ils ne sont pas au contrôle de la musique, comme c’est souvent le cas dans les musiques électroniques, mais qu’ils procurent un contexte aux samples, permettant de les installer dans un espace musical auxquels ils n’appartiennent pas, auxquels ils ne sont pas destinés, mais dans lequel ils peuvent cependant exister.

The Hollander Café parle ainsi du destin de ce que nous entendons. Les paroles que l’on entend (qu’il s’agisse de chants ou de dialogues de films), les échantillons auxquels elles se mélangent, la manière dont ces éléments sont agencés et rendus aux auditeurs, tout ceci raconte le destin de ce qui passe par nos oreilles, c’est-à-dire notamment la manière dont le jazz peut côtoyer les bruits de la nature et les paroles d’un japonais (micro), une conversation que l’on imagine issue d’un film noir (mr. brown), ou d’autres paroles d’un autre japonais épouser les sonorités des tablas indiennes (trade mark).

En laissant le beat s’installer progressivement, en le laissant disparaître et réapparaître transformé, en mélangeant de manière dépouillée ces voix étrangères aux fragments d’un orchestre, en y mêlant des sonorités plus abstraites, by numbers récapitule en quelque sorte le travail que la narration d’un tel destin exige : un double travail de sélection de petites unités musicales provenant d’horizons différents et étrangers les uns aux autres, d’une part, et, d’autre part, d’installation de ces unités dans un espace rendu homogène par le beat.

The Hollander Café délivre ainsi une musique électronique intelligente, parfois complexe, mais toujours juste et maîtrisée, dans laquelle on entre progressivement, à mesure que l’on parvient à entendre avec plus de distinction la manière dont elle se déploie.

Ascalaphe mériterait bien un label pour prendre enfin son envol !

Chroniqué par Jérôme Orsoni
le 21/02/2005

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(2004)
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