De
Bloc Party, nous ne connaissions que trois EP prometteurs,
Bloc Party,
Little Thought et
Helicopter, sortis l’année dernière. Depuis, le "buzz" ne cesse d’enfler et d’aucuns, sûrement plus avisés que d’autres, en font, avant même que l’album ne soit sorti et l’année finie, la grosse sensation rock de 2005.
Cependant, une oreille distraite rangerait sans doute
Silent Alarm parmi ces nombreux albums sans grande originalité qui prolifèrent en ce début de siècle. Et elle n’aurait pas tout à fait tort. Ne nous voilons pas la face :
Bloc Party n’invente rien ici. Si tout récemment
The Strokes,
Interpol ou
Franz Ferdinand ont joué l’essentiel de
Silent Alarm, il y a quelques temps,
The Clash,
Gang of Four ou
Joy Division avaient déjà ouvert la voie.
Bloc Party n’est pas là pour révolutionner l’histoire du rock, mais juste pour la perpétuer, ce qui n’est déjà pas si mal.
D’ailleurs, il ne faut pas longtemps pour se convaincre que le quatuor anglais est plutôt doué dans ce registre. La longue introduction de
Like Eating Glass, faite de fluctuations électriques de guitares et des rythmes implexes de la batterie de Matt Tong, y suffit. Si le groupe sait composer d’élégants morceaux mélodieux ou atmosphériques portés par la voix de Kele Okereke (
This Modern Love,
Compliments), il n’est jamais meilleur que lors de ses déchaînements disco punk, propres à enflammer les dancefloors, dont l’énorme
Banquet avec ses percussions tribales et les rudoiements énergiques que Russel Lissack fait subir à sa guitare est la meilleure illustration. Difficile également d’oublier le magnifique
She’s Hearing Voices, morceau servi à merveille par le talent de chacun des membres de la formation.
L’époque est à un rock hédoniste et fougueux, ancré dans l’instant. Laissons-la être et profitons-en, jusqu’à ce que, lasse, elle disparaisse.
Chroniqué par
dfghfgh
le 13/02/2005