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Daniel Goyone

: Etranges manèges



sortie : 2003
label : Cc productions
style : Jazz

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Tracklist :
01/ Titlù
02/ Haute-Marne
03/ Introduction à Doudaï Dance
04/ Doudaï dance
05/ For Morton Feldman
06/ Her Song
07/ Riding on the Wind
08/ Demi-teintes
09/ Cincando
10/ Tournelune
11/ Etranges manèges
12/ Boules et billes
13/ La ronde
14/ Dans

Si un album original, en musique, et plus particulièrement en jazz, recèle inévitablement quelques imperfections, c’est que l’infaillibilité n’a jamais été de son domaine. L’important se situe ailleurs, dans le fait, par exemple, que les meilleurs morceaux rattrapent les moins bons ou les erreurs de parcours. Etranges manèges n’échappe pas à la règle, et en est même un exemple surprenant, miraculeux, presque.

Ainsi, le duo formé par le pianiste Daniel Goyone et le vibraphoniste Thierry Bonneaux, renforcé quelquefois par les flûtes de Chris Hayward, s’égare parfois. Echouant ici dans le domaine de la production (Titlù, au son de flûte propre et rose bonbon transformant un thème qui pourrait être signé Moondog en rengaine exotico-publicitaire), là dans l’interprétation (La ronde, à l’introduction agréable tournant rapidement à la démonstration), ou simplement dans la composition (les doublons piano / vibraphone dont on abuse), il faut à Etranges manèges un soutien sérieux, et féroce, pour s’en sortir. Et il le trouve.

Car Daniel Goyone se montre capable du contraire de ce qu’il prouve en mal, et le fait majestueusement. Capable de tourner le dos au clean pour servir le sauvage et les rêches (Introduction à Doudaï dance, Boules et billes), de préférer à la candeur quelques délires velléitaires (Riding on the Wind, rappelant le Blow up de Galliano et Portal), d’évoquer John Cage plutôt que Gershwin (Chitchat), ou de servir des ritournelles évolutives complexes plutôt qu’une mélodie, simple mais par trop directe (Cincando).

Mais ce qui fait enfin pencher la balance vers le salut irrévocable, sont les pièces de piano leader, voire solo, disséminées sur le disque. Berceuse suave au vibraphone discret (Her Song), invocation brillante autant qu’originale du Satie des Préludes flasques (Etranges manèges), ou chef d’œuvre / hommage (For Morton Feldman), dont l’introduction cite For Bunita Marcus avant de laisser la place à une India song réécrite, aux dissonances choisies. Le secret est là : les erreurs corrigées par un talent réformateur et revanchard.

Chroniqué par Grisli
le 28/12/2004

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