Présenté par le célèbre magazine britannique "The Face" comme "la réponse écossaise à
Röyksopp", le premier album de Myles MacInnes, alias
Mylo, ne passe en tout cas pas inaperçu. Il faut dire que s’il était engagé dans la compétition de la plus grosse bombe électro/house de l’année,
Destroy Rock’n’Roll aurait toutes les chances de l’emporter. Succès assuré dans tous les clubs.
La réponse écossaise à
Röyksopp ? Certes,
Mylo se réfère explicitement à la musique du duo norvégien. Des morceaux comme les remarquables "Valley of the Dolls", "Need You Tonite" et "Emotion 98.6" avec leurs beats secs, leurs basses rondes et leurs mélodies hyalines auraient certainement pu figurer sur le brillant
Melody A.M.. Cependant, il serait réducteur de n’écouter
Destroy Rock’n’Roll que comme sa réplique.
Röyksopp n’est que l’une des nombreuses influences de Myles MacInnes. La facilité cool légèrement jazzy du chef d’œuvre de
Air,
Moon Safari, plane au-dessus de "Sunworshipper". Un soupçon de
Aphex Twin de
Come to Daddy ouvre "In My Arms". L’entame hip-hop de "Guilty of Love" pourrait être mise au crédit de
Dr. Dre. Les guitares boisées de "Zenophile" empruntent beaucoup à l’électro-acoustique géniale de
Four Tet. Mais le cœur de
Destroy Rock’n’Roll ne se trouve pas uniquement dans la jubilation que procure cette électro ultra référencée.
Ce qui anime, ce qui fait palpiter la musique de
Mylo, c’est l’énergie techno/house. Il n’y a qu’à écouter "Muscle Cars" et "Drop the Pressure", terribles tubes dancefloor, pour s’en convaincre.
Homework de
Daft Punk et
Surrender de
The Chemical Brothers entrent alors en scène. Ces titres aux beats ravageurs, aux montées en puissance orgasmiques, aux innocentes ritournelles de synthé et aux samples vocaux aguicheurs ne visent en rien la profondeur ou l’originalité, mais constituent de parfaits exutoires pour piste de danse.
Auteur d’un album composite,
Mylo tire vers une house d'une grande efficacité l’électro/pop racée de
Röyksopp. Dommage que ce qu’il gagne en punch, il le perde en magie, en enchantement, et qu’il n’arrive pas au final à se déprendre de ses modèles norvégiens.
Chroniqué par
dfghfgh
le 11/12/2004