Le célèbre distributeur français
La Baleine se lance dans la périlleuse aventure des maisons de disques en fondant le label du même nom et en signant ce premier album de
9th Cloud :
A Monkey in a Yellow Hat.
Si
9th Cloud est issu de la scène hardteck, celui-ci a surtout été bercé par les sonorités abstract hip-hop des maîtres du genre.
DJ Shadow,
DJ Krush et
DJ Cam, s’imposent donc comme les trois références du Français.
A l’heure où la plupart des groupes français d’abstract nourrissent leur beat d’expérimentations électroniques, de click'n'cuts et de lignes de synthé déconstruites,
9th Cloud opère de manière plus simple pour offrir une âme à sa musique. Posé, pour ne pas dire contemplatif, l’abstract hip-hop de
9th Cloud s’entrelace avec le jazz qui s’exprime à travers le saxophone du sympathique morceau,
A Blend of the Purest et de
Oh Dam Dam, la contrebasse de
Les Mondes Possibles ou la douce ligne de piano de
My Life Is an Interlude.
Mais le problème avec ce genre d’album est qu’il devient très vite répétitif ou qu’il peut provoquer une impression de déjà-entendu. C’est hélas ce qui se produit sur certains titres, qui malgré un travail de production minutieux, sont un peu trop linéaires. Heureusement, un morceau comme
You Know rattrape le tire grâce au featuring de
Rio et
MC Runiga et à sa rythmique drum'n'bass plutôt prenante. On notera également le morceau de clôture de l’album,
Don’tro et ses scratches jouissifs ou
Soldiers of Your Mind sur lequel on retrouve une nouvelle fois
Rio et sa voix soul et chaleureuse.
N’ayant pas la prétention de renouveler le genre, ni de faire mieux que ses prédécesseurs,
9th Cloud offre quinze titres hypnotiques sans artifices pour un album qui s’écoute avec plus de plaisir que d’intérêt.
Chroniqué par
Antoine
le 24/11/2004