Alors que
Kool Keith semble depuis quelques temps accumuler les sorties anecdotiques (
Spankmaster et son projet
Thee Undatakerz sont loin d’avoir fait l’unanimité), c’est non sans une certaine impatience que l’on attendait son retour au côté de Kutmasta Kurt, le duo ayant commis par le passé quelques unes des meilleurs pièces de la discographie du rappeur le plus déjanté de la côté est. Le souvenir tenace de la bombe que fut
Master Of Illusions, dernière collaboration en date, encore en tête, c’est assez fébrilement que l’on entame l’écoute de
Diesel Truckers.
Autant le dire tout de suite, l’impression globale est positive. Le disque s’ouvre sur un
Diesel Truckers Theme qui rentre dans le gras sur un fat beat et des gros klaxons de camion, road trip déjanté où Keith s’amuse avec son flow off beat comme à l’accoutumée. Sur
Break U Off, on retrouve l’ambiance
Sex Style avec une instru groovy à souhait, Keith peut lâcher quelques conneries sur les « bitches », qu’il aime toujours autant, surtout à poil (on ne se refait pas). En bref on retrouve les thèmes habituels, avec un peu plus de cambouis sur les main, trucker oblige… Le flow de Keith fascine toujours autant, le rappeur semble pouvoir poser sur n’importe quoi ressemblant de près ou de loin à un beat, et même si la production de Kurt reste assez classique dans l’ensemble, malgré la présence de quelques scratches ravageurs, c’est un vrai plaisir de retrouver les facéties vicelardes du Mc, qui ira alternativement chier sur le rnb et chanter l’amour comme un crooner à moitié débile sur
I Love You Nancy.
Quelques morceaux, comme
Mental Slide Effects, ratent un peu le coche, mais ça reste tout à fait convenable pour la majorité des titres. On aura même droit à un featuring pour le moins étonnant,
Sinistre, rappeur français qui officia sur le collectif
Malédiction Du Nord (notamment sur l’excellent album
Les Raisons de la Colère) et
Dr Octopuss posent un couplet sur le très bon
Bamboozled. Complétant la partie sonore, le cd contient également un film ou Kutmasta Kurt se balade en ville avec une fausse barbe, et ou l’on à droit à quelques images de studio, un bonus plutôt sympathique à défaut d’être essentiel.
Pour conclure, un album qui ravira les amateurs de
Kool Keith, retour d’un duo qui, si il ne signe pas sa meilleur collaboration, affirme tout de même une alchimie convaincante qui laisse supposer que c’est véritablement derrière un micro, et non derrière les machines, que Keith est le plus efficace.
Chroniqué par
WakMc
le 18/10/2004