Après
Shannon Wright et
Cocorosie voici la dernière perle du label
Touch & Go :
TV on the Radio ! Il s'avère que l'un de ses membres David Sitek n'est autre que le producteur des
Liars et autres
Yeah Yeah Yeahs...
Pour citer D. Sitek et ses acolytes, leur musique s'apparenterait à "une bande son de cette époque effrayante". Une musique que l'on pourrait qualifier subjectivement d'abstract rock dépressif teinté de funk névrosant et de soul déchirante (pour le chant). Portrait très peu réjouissant pour un groupe influencé, ne copiant pas pour autant...
Desperate Youth, Blood Thirsty Babes s'annonce être un album éclectique des plus réussis...
L'album commence avec le titre
The wrong way par des cuivres et un martellement de basse saturée, les voix apparaissent, le ton de l'album est donné jusqu'aux dernières notes... "Hey, desperate youth! your guns are pointed the wrong way..."
L'ambiance psychédélique sous-jacente vient se confirmer avec la piste suivante
Staring at the sun (Le clip la confirme
ici). Le voyage commence bel et bien, l'immersion manque à chaque instant de vous plonger dans des profondeurs abyssales, mais tout est orchestré pour que vous gardiez le contrôle.
Le morceau
Ambulance vient opérer une coupure dans l'album. En effet il est composé essentiellement de vocalises, de chants et de choeurs ponctués en fin de piste par le son d'un ruissellement.
S'en suit l'électrisant
Poppy qui est entrecoupé de chants qui ne sont pas sans nous rappeler du gospel, bien que la fin loin d'être des plus joyeuses part dans un style qui pourrait être qualifié de "psycho-dépressif".
Les autres tracks mettent tour à tour en avant la basse (
Bomb yourself), l'alto et les flûtes (
Wear you out) avec divers arrangements et effets sonores des plus plaisants. Le chant particulier omniprésent flirte le plus souvent avec les aigus et tend à se dédoubler tout au long de cet album. Des émotions, telles que la mélancolie, ne manquent pas de se faire ressentir dans ce dit voyage transcendant prêt à vous jeter dans le gouffre.
En résumé,
TV on the Radio assure une certaine continuité entre les pistes et dénote un certain état d'esprit qui mérite que l'on s'immerge dans cet univers. Cet album peut être caractérisé de pamphlet attaquant, plus ou moins directement, une institution ayant tendance à se croire tout permis et donnant une touche d'espoir... à bon entendeur.
Chroniqué par
Ashtray
le 16/09/2004