Cyann et Ben avaient frappé fort avec leur premier album
Spring, qui fut, je ne vous le cache pas, mon coup de cœur de l’été 2003.
Happy Like An Autumn Tree, ce second opus, était donc très attendu.
Changement de ton , pour ce changement de saison, puisque la fraîcheur folk de
Spring s’est atténuée pour laisser place au tourbillon automnal des claviers et des guitares post-rock .
Et c’est un morceau comme
Circle qui marque cette transition, en offrant entre quelques tourments post-rock, des passages plus folk bercés par la douceur des voix de Cyann et de Ben. On saluera les quelques notes de saxophone, et l’explosion de la batterie donnant un ton presque electronica à la fin du morceau.
La composition de chaque morceau s’avère plus riche, plus profonde et intense, agrémentée par les nappes planantes ou angoissantes des claviers.
La mélancolie qui fait le charme du groupe est toujours aussi envoûtante, notamment sur le morceau
Obsessing And Screaming Voice In a Shell, où nous sommes portés en apesanteur vers des cieux oniriques. Le titre de l’album réussit parfaitement à suggérer cette élégie.
Le côté ambiant qui leur a valu la comparaison avec leurs amis de
m83 est encore plus affirmé sur des morceaux comme
(Close to discovery) et
(TiDe).
(Tide) est par ailleurs un morceau enregistré à l’envers, et qui provient d’une k7 sur laquelle le groupe enregistrait leurs répétitions. (TiDe / Edit).
Mais le morceau le plus abouti de l’album est certainement
A moment Nowhere. Celui-ci se déroule en deux étapes : une première sur laquelle la voix douce de Ben, à laquelle répond Cyann, a quelque chose de magique, puis en second lieu c’est aux guitares de prendre le relais pour quelques minutes de post rock rappelant
A Silver Mt Zion. Les chœurs de
Gogo Charlton s’élèvent, et l’intensité musicale est de plus en plus poignante.
Le seul bémol que l’on puisse apporter à cet album est sa bien trop courte durée, seulement 40 minutes; à tel point qu’il a été annoncé par les journaux spécialisés comme un mini-album. Nous en redemandons encore !
Chroniqué par
Antoine
le 14/06/2004