Le monde avait découvert le duo ukrainien grâce à son premier album
Prikosnovenie, produit par le label du même nom, et le monde attendait de voir ce que serait la suite.
Magic possède une richesse musicale et instrumentale exemplaire, au service d'un sens de la composition qui n'est pas sans rappeler les derniers travaux de
Louisa john-krol. Même si la mélancolie est omniprésente (
Repair et l'excellentissime
The String au premier plan) le ton général est à la douceur, à la rêverie.
Les deux voix se superposent, s'échangent, s'unissent puis se désunissent avec une facilité déconcertante, sans lyrisme exacerbé, sans tentative hasardeuse de transformer Olga et Elena en divas d'opérette. Le lyrisme, il faudra le chercher du côté de l'accompagnement, profond, grandiose et intérprété avec virtuosité par tout un panel de musiciens (Violoncelliste, contrebassiste, flûtiste, batteur ou encore violoniste) soudés comme un seul homme et dévoués à la même cause. Le chant en ukrainien trouve tout naturellement sa place dans cette opulence stylistique, offrant à l'ensemble une saveur slave bien plus sincère et appréciable que si la traditionnelle traduction en anglais avait été effectuée.
Un peu de féérie, un brin d'innocence, un soupçon d'euphorie et une grande part de féminité, voilà la recette parfaite d'un groupe libre et décidé, jouant à merveille avec notre corde sensible, tout comme avec son identité.
Chroniqué par
Yragael
le 02/05/2004