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Blockhead

: Music by Cavelight



sortie : 2004
label : Ninja Tune
style : Abstract / Downtempo

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Tracklist :
01/ Insomniac Olympics
02/ Carnivores Unite
03/ You've Got Maelstrom
04/ Sunday Seance
05/ Better Place
06/ Road Rage Breakdown
07/ Triptych, Pt. 1
08/ Triptych, Pt. 2
09/ Triptych, Pt. 3
10/ Jet Son
11/ Breath and Start
12/ Music By Cavelight

Beatmaker reconnu pour le travail accompli sur la majorité des albums d’Aesop Rock, Blockhead a récemment passé le cap de l’aventure en solitaire en signant chez Ninja Tune un premier projet purement instrumental. Plus qu’une quelconque forme d’évolution artistique, cet effort représente un véritable défi pour ce producteur New Yorkais, désireux d’imposer son nom indépendamment de celui de son rappeur fétiche. Une tâche d’autant plus difficile que sa nouvelle maison de disque ne cesse de le présenter comme le nouveau DJ Shadow ou le prochain RJD2, lui imposant ainsi de nouveaux référents contenant fortement son effort d’émancipation. Cependant, Blockhead parvient à dépasser ces comparaisons quelque peu hâtives, en présentant ici un album surprenant et intimiste, obligeant la critique à le considérer comme un artiste à part entière.

L’ouverture de Music by Cavelight illustre rapidement cette singularité, tant au niveau de la production actuelle que des travaux précédemment effectués par Blockhead. D’emblée, le son se fait beaucoup plus chaud et organique que sur Float et Labor Days, au travers des beats abstract et des samples de cuivres et de piano de Insomniac Olympics. Une impression confirmée au fil des minutes, lorsque des instruments live – guitare électrique, basse et violon – et des scratches appuyés viennent habilement se greffer sur l’impressionnant travail de sampling du New-Yorkais, qui se refuse à toute construction de boucles simplistes pour façonner un ensemble de morceaux diversifiés et en constante évolution. Ainsi, alors que l’excellent You’ve got Maelstrom rappelle par moment les ambiances atemporelles et les ballades nocturnes présentes sur la BO de Ghost Dog, Breathe and Start se distingue par une programmation piano/batterie très jazzy et Sunday Seance flirte allègrement avec un downtempo que n’aurait pas renié Bonobo. Ajoutez à cela les réminiscences électriques d’Hendrix sur A Better Place et les ambiances orientales de Music by Cavelight, et vous vous rendrez rapidement compte de l’effort de composition de celui qu’on présentait il y a encore peu comme un simple – mais certes talentueux – beatmaker pour MC’s confirmés.

En quelque sorte, Blockhead semble affirmer à travers ces élégants clins d’œil sa volonté de dépasser le registre de l’abstract hip-hop dans lequel la majorité des critiques avaient tendance à l’enfermer avant même la sortie de Music by Cavelight. L’apologie de cette logique de diversification survient avec les trois mouvements du superbe Triptych, alliant superpositions vocales samplées, longues transitions au piano, notes de guitare saccadées et parties chantées à la manière d’un Isaac Hayes au meilleur de sa forme. Etrange patchwork musical parfaitement maîtrisé, Triptych dévoile instantanément le charisme de Blockhead, qui parvient à jouer avec l’imagination de son auditeur en lui imposant en toute légèreté des changements de rythme continus. Cependant, cet effet immédiat et cette proximité ne parviennent pas à masquer l’aspect trop réservé de certains morceaux, qui semblent tout de même étouffés dans un registre ambient contraignant le potentiel expérimental de Blockhead. Un sentiment provenant entre autres de la discrétion des lignes de basses sur Sunday Seance et de la programmation de batterie ultra-minimaliste de Carnivores Unite, empêchant par moments l’album de refléter toute la profondeur qu’il pourrait contenir.

Au final, Music by Cavelight se révèle donc être un disque fort agréable, mais qui laisse tout de même l’auditeur sur sa faim, tant la majorité des titres ont tendance à caresser ses tympans sans pour autant venir le provoquer. Ainsi, ce premier album de Blockhead ne possède pas forcément le grain de folie qui caractérisait autrefois les productions réalisées pour Aesop Rock, et cette fameuse irrégularité qui garantissait leur pérennité. Dans cette perspective, la question de la longévité de Music by Cavelight reste encore entière. Mais en ce début de printemps, gageons sans prendre trop de risques que la plupart des titres qu’il contient suffiront à rythmer avec saveur plus d’un crépuscule.


Chroniqué par David Lamon
le 07/04/2004

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