Nouvel arrivant de la scène post-rock française,
Absinthe (provisoire) nous ferait presque croire que l'été montpellierain est aussi chaud qu'un hiver canadien - cette subtile référence au Canada pour introduire leurs influences que sont
Godspeed You Black Emperor (revendiqué par le groupe), mais aussi
Do Make Say Think (ça c'est perso) ou encore
Mogwai et
Explosions in the Sky. Leur musique tantôt sombre et glauque, tantôt explosive sans règles ni limite, jongle entre mélancolie et enthousiasme.
Concrêtement
Absinthe (provisoire) ce sont 2 guitaristes, 1 bassiste, 1 batteur et 1 projectionniste (pour les lives) ; c'est un univers aérien, qui s'écrase peu à peu dans un sol dur et froid ; qui, rongé par les guitares et cette pression grandissante atteint un état proche de la saturation sonore, puis traine l'auditeur vers une extase malsaine, une montée d'adrénaline grimaçante, comme prendre son pied avec un 15 tonnes posé dessus...
Absinthe (provisoire) joue avec nos nerfs pendant plus d'une heure, la lenteur exaspérante de
Jean et Xavière, le stressant
Ennio et sa mélodie entêtante, le doux
Do bémol en Si Majeur ressemblant plus à une apocalypse qu'à une berceuse sur la fin du morceau.
Internalité du sujet explore quant à lui un univers plus mystique, traînant votre esprit un mètre au dessus du corps, puis se déchaînant sur ce dernier. Bien loin de vous vouloir du bien, ce morceau glauque et sombre vous videra l'esprit et le corps.
La Danse des canards est à mon goût le morceau le plus abouti de l'album, une sorte de synthèse, mélodie souriante, explosions généreuses et retombant toujours sur cette mélodie de départ, inusable... Un régal.
Pour clore l'album, un morceau totalement fou,
French Chocolate, à moitié improvisé, les guitares se déchirent sous le flux des grattages de cordes, un dernier souffle avant l'auto-repeat, car cet album s'écoute et se réécoute inlassablement.