Rangé au rayon "nouvelle scène française", il faudrait ménager une place particulière au premier album de
Robin Leduc. Sa musique est en effet moins proche de la chanson française, même si elle est loin d’en renier l’héritage, que du rock anglo-saxon et de toutes ses ramifications.
Tout devient tout est une œuvre composite, formée d’essences diverses si bien agencées entre elles qu’il devient difficile de les distinguer. Les influences dub (
Winter of Grace,
Bird of Prey), funk et house (
Récréation, le nouveau pop-corn) ou plus généralement électroniques (
Prendre le temps,
Prélude en ré), mais surtout pop/rock se fondent pour donner naissance, non pas à une musique innovante, expérimentale et exigeante, mais à une suite de chansons délicieuses, aux mélodies évidentes, aux rythmes entraînants qui vous transportent dans un univers original, partagé entre langueur et ardeur, tel le magnifique
J’envie ce monde, morceau tout en crescendo mêlant l’indolence du chant délicat de
Robin Leduc et de l’acoustique à la fougue énergique de l’électrique, le tout cadencé par un beat électro très efficace.
Impeccablement produit par Burce Keen, déjà à l’oeuvre sur le controversé
10 000 Hz Legend de
Air,
Tout devient tout est un album perlé, trop diront certains, aux textes élégiaques voire sombres : "On se lasse d’espoir / On n’en peut plus de voir / Quand tout est noir / Le désir dérisoire" (
On se lasse).
Si
Robin Leduc compte de vraies réussites sur ce premier album, des morceaux inspirés et charmeurs tels le titre éponyme
Tout devient tout, tout n'est pas du même acabit. Ennuyeux ou déjà entendus, certains passages montrent bien que notre jeune artiste a encore des progrès à faire. Espèrons qu'il emprunte la bonne route.
Chroniqué par
dfghfgh
le 02/01/2004