Véritable pionnier de la scène électronique actuelle, Mark Bell, alias
LFO, signe avec
Sheath son grand retour à la techno instrumentale, après sept ans d’absence durant lesquels il a essentiellement produit pour
Björk (
Homogenic et
Selmasongs) et Depeche Mode (
Exciter).
Si les basses lourdes et la rythmique syncopée du single
Freak renouent ouvertement avec l’acid électro du début des années 1990,
Sheath comporte également son lot de compositions plus harmoniques qui créent un contraste empêchant l’ensemble de s’essouffler trop rapidement. Une fois de plus, la richesse des textures est impressionnante, permettant à l’artiste de constamment jouer sur les atmosphères et de faire de
Sheath un véritable hymne au monde froid et envoûtant des machines. Un petit bijou de poésie industrielle et contemporaine qui n’est pas non plus exempt de tout reproche.
On peut ainsi regretter que Mark Bell reste confortablement assis sur ses acquis et minimise parfois sa prise de risque. Mais qu’importe, tant de talent au service d’une telle expérience élève ce
LFO nouveau au rang de disque intemporel, magnifiquement ringard et outrageusement avant-gardiste. Tout simplement jouissif.
Chroniqué par
David Lamon
le 15/12/2003