Après un premier album plutôt rythmé, bien que downtempo,
Bang Gang réalise ici un album beaucoup plus mélancolique, plus calme aussi, et nettement teinté de folk.
Something Wrong est une ode à la tristesse, à sa beauté, l’électro à une place nettement plus minime que sur
You (premier album du groupe), le leader Bardi Johannsson privilégie ici les guitares et les claviers pour donner vie à un trip-hop plus rock, plus aérien, plus fluide, l‘électro ne vient pas rythmer les morceaux, elle les alanguit au contraire. La lenteur est mot d’ordre, un ordre que rien ne perturbe. Les voix de Bardi Johannsson et de ses invités contribuent amplement à l’atmosphère planante de cet album teinté sixties. Bardi,
Beach Boys déjanté du XXI ème siècle ? Tristesse perforante, répétition des paroles encore et encore comme pour mieux sentir cette peine, mieux faire comprendre cette mélancolie qui règne en maître tout au long de l’album. Même le célébrissime morceau des
Supremes Stop in the Name of Love prend une dimension différente sous l’emprise de Bardi. Et quel accompagnement ! Bardi Johannsson a su bien s'entourer : le doux murmure timide de
Keren Ann sur le titre
Forward and Reverse, la voix sublime de l'Anglaise
Nicolette sur
Contradictions, le chanteur de
Gus Gus sur
In the Morning ou encore
Phoebe sur
There Was a Whisper, sans oublier bien sur sa collaboratrice
Esther Talia Casey, déjà présente sur le premier album, qui pose ici sa voix sur plusieurs titres de
Something Wrong.
Que retenir de cet album si ce n’est sa beauté ? Le compositeur/producteur Bardi Johannsson livre dans
Something Wrong, titre sans doute significatif de son état d’esprit, un trip-hop teinté de folk et de mélancolie qui en fait un album plus personnel. Sans doute l’un des meilleurs albums trip-hop de cette fin d’année 2003.
Chroniqué par
Peke
le 02/11/2003