Parfois les surprises occasionées par la découverte d'un nouvel artiste dépassent les espérances. C'est un peu ce qui arrive lorsqu'on écoute
Daemonia nymphe pour la première fois. L'inhabituel devient source d'intérêt et de satisfaction. Ce premier opus du collectif grecque fait forte impression et laisse rêveur quand à leur avenir, tant leur musique est emprunte de grandeur et de sacré. Impossible à décrire en s'appuyant sur des exemples puisqu'ici rien ne ressemble à ce qu'on connait déjà. Et c'est un véritable avantage de départ. Il suffit de se laisser porter par la mélodie empoisonnée de
Sumoning Divine Selene et de perdre toute volonté dans les méandres doux-amers des voix féminines, muses de notre perdition.
Hades mêle percussions païennes et ocarina, pour un hymne brûlant aux enfers, tandis que
Dance of the Satyrs disperse ses effluves souffrées au plus profond de l'esprit, dans une danse rituelle et hypnotique. Sur
Hymn to Bacchus, le chant profond à plusieurs voix emporte loin, très loin au delà des clichés reminiscents de ce style musical, en les transformant en superpositions d'images évanescentes et uniques. Enfin,
Invoking Pan donne une dernière fois la parole aux mélodies divines et oniriques, faites de guitares, percussions et chant éthéré, pour une conclusion digne des meilleures productions de
Arcana ou même
Dead Can Dance, dont
Daemonia nymphe ne cherche jamais à copier l'emprunte maintenant indélébile.
Une très belle oeuvre où l'instrument est roi et l'impression de grandiose omniprésente. La musique hellénique renaît grâce à ces grecques illuminés pour le plus grand plaisir de nos tympans avides de nouveaux horizons musicaux.
Chroniqué par
Yragael
le 28/10/2003