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Gangpol und Mit

: Entité sonore



sortie : 2003
label : Autoproduit
style :

Tracklist :
01/ Exploration raisonnée du verger
02/ Il provoque de petites impulsions électriques dans le fessier
03/ Crocus intergalactique
04/ Etude des relations pouvant transparaître entre le jardinier et les doryphores

Si vous voulez pénétrer dans le monde de Gangpol, il vous faudra passer par le bon vieux canon à électrons de Chérie, j’ai rétréci les gosses pour rapetisser et retrouver l’Entité sonore à travers l’Exploration raisonnée du verger, ainsi qu'un fourmillement d’insectes dignes de la B.O.F. de Microcosmos. Sur ce premier titre, on croise des croassements filtrés, des claquements secs de gouttes d’eau, suivis de mélodies de boîtes à musique se démultipliant pour finalement laisser la nature reprendre le dessus de par ses froissements et ses bourdonnements. On se sent dans ce jardin comme Alice aux pays des merveilles de Lewis Caroll, dans un monde à la fois enchanteur bien que vaguement inquiétant. On se laisse tout de même bercer confortablement à l’écoute de ce morceau, bien que notre flottement soit sans cesse bousculé par un courant de rythmiques discrètes qui n’épargne aucun mouvement de tête.

Il provoque de petites impulsions électriques dans le fessier est le titre le plus electronica de cet EP. Emporté par un support rythmique breaké à faire rougir Ellen Alien (d’amour ?), une mélodie synthétique qui nous rappelle les jeux d’arcade d’autrefois se déroule. On sent alors la tension d’un personnage à la Mario sautant de plateformes en plateformes et la goutte de sueur perler sur le front de l’auditeur, cramponné à sa manette imaginaire. Certains sons qui marquent la rythmique sont proches du déchirement, de la fréquence saturée et donnent un caractère agressif et efficace au morceau. En résulte un groove implacable pourvu qu’on aime ces sonorités synthétiques qui font le charme de l’electronica d’inspiration germanique. Toujours est-il que les lignes mélodiques et l’assemblage de sonorités sont ici réfléchies et harmonieuses et on prend un réel plaisir à observer les sons se téléscoper et les différents instruments synthétiques se compléter.

La suite, Crocus Intergalactique, nous apaise avec une mélodie douce-amère jouée à l’orgue. Une voix féminine chante lentement "la, la, la" comme si elle était jouée au clavier tandis que nos amis insectes sont revenus nous cliqueter dans le cornet, provoquant une rythmique grouillante et saccadée. On finit alors dans un grand forum où les invertébrés se coupent la parole, comme une multitude de Marc-Olivier Fogiel surexcités .

A présent que nous avons fait connaissance avec ce monde végétal et microscopique, pourquoi ne pas finir notre séjour en réalisant une Etude des relations pouvant transparaître entre le jardinier et les doryphores ? Une mélodie de piano avec une reverb' délicate se pose en toile de fond et tandis qu’un orgue la soutient de ses basses, un choeur masculin digne des B.O.F. de western spaghetti est passé à la moulinette vocodeur pour tracer des nappes humanoïdo-synthétiques élégiaques. On visualise donc ainsi très bien ce jardinier, armé d’un canif ou d’un insecticide, faire face à son champs de patates la mèche au vent, le regard vengeur et la cigarette au bec. Très vite les différents rampants et les insectes qui habitent ces lieux, se réveillent en une cacophonie de craquements et de grincements. Ce concert de grésillements mélodiques se voit alors assailli par l’attaque du jardinier qui se met à darder de coups, comme autant de fréquences saturées qui se succèdent et qui maltraitent cette mélodie plaintive. Ce grand moment de carnage sonore s’achève par un apaisement mené au clavier qui se remet tranquillement de ses émotions. Le bilan est lourd chez les doryphores, mais les survivantes retrouvrent peu à peu la parole, de leur doux cris synthétiques et éparpillés.
Revenu de ce voyage imaginaire, on se sent à la fois exalté par le danger et l’étrangeté de ce microcosmos et heureux d’avoir fait une jolie promenade rythmique. C’est en tout cas une belle représentation synthétique d’une nature écoutée à la loupe. Les mélodies possédent une réelle personnalité sur l’ensemble de cet EP. On se dit qu’avec ce lascar là et notre ami Ecoplan, l’electronica hexagonale a de beaux jours devant elle... Du click'n'cuts "bio" à découvrir !

Chroniqué par dClem
le 28/10/2003

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