Dix-sept titres, onze inédits. Difficile de résumer ou de survoler les dix-sept perles rares de ce disque. Alors autant faire dans le détail. Durant
Fairy World vol. I, l'auditeur pourra, pour son plus grand bonheur, profiter des créations du duo
Lys & Louisa John-krol, sur un titre planant et très mélodieux ; de
Caprice pour une nouvelle ode aux elfes, lyrique et contenue ; de
Faraway et son ethno-rock aux accents new-age ; de
Anassane, nouvelle recrue du label offrant ici un océan de douceur, nappes suaves et chant léger comme la brise ; de
Flëur et de sa pop éthérée, orchestrée et féminine ; de
Phil Von accompagné pour l'occasion par les musiciens gnawas de
Fès pour un voyage initiatique aux pays sans frontière de l'électro-ethnique, mystique et puissante ; du duo dont
Lys est l'un des protagonistes, pour un morceau emprunt de religiosité, solennelle et précieuse, propagée par le chant sacré de
François Testory ; des inconnus (qui ne le resteront pas longtemps, s'il existe encore une vraie logique en ce bas monde) de
Irfan délivrant ici une sublime composition baroque et tribale rappelant dans la seconde même
Dead Can Dance, période
Into the Labyrinth, qui laisse prédire un avenir glorieux ; du célèbre Francesco Banchini, alias
Gor dans un étourdissant manège rituel au sein duquel sa voix magique hypnotise et laisse à l'abandon ; de
Jack or Jive et de nouveau de
Gor sur une belle mélopée grave mais néanmoins éclairée de la voix pétrifiante de Chako, chanteuse du duo japonais précité ; de la tristesse infinie du
I've Lost Myself des italiens de
Ashram, véritable complainte touchante, entre piano classieux et chant profond ; puis de
Daemonia Nymphe et sa harpe envoûtante, décrivant des paysages célestes et purs ; de
Louisa John-Krol et d'un des meilleurs moments de
Alabaster, le presque médiéval
The Lily and the Rose ; d'un extrait de
Love Sessions dans lequel s'échange l'imaginaire de
Louisa et
Gor sur trois minutes de berceuse cristalline ; de
Ringi Ringe Raja et de son ensemble guitare, batterie jazzy, clarinette, contrebasse, accordéon et violon pour une sublime interpétation du romantisme slave, imprégant indélébilement tout ce qu'il touche avec ses accents tziganes ; ou encore de
Prajna et son électro percussif mêlant force et calme, furie et sagesse et de
Christian Wolz, artiste unique utilisant un chant glossolalique, totalement pénétrant et transe, rappelant par instants le chant mongol.
Pour résumer il suffit de dire que lorsque le CD se termine, il suffit d'appuyer sur "play" à nouveau pour replonger dans cet univers contrasté et multiple. Une compilation à part, pour un label à part.
Chroniqué par
Yragael
le 28/10/2003