Le moins que l’on puisse dire, c’est que 2003 aura été une année plus que productive pour
Kid Koala. On l’avait laissé il y a peu avec une bande-dessinée et un live fort plaisants et voilà qu’il nous revient avec un nouvel album :
Some of My Best Friends Are DJs. Et force est de constater que c’est un retour en fanfare.
Peut-être un peu moins étrange et donc plus accessible que le premier album bien qu’on y retrouve le style du Kid et son humour plutôt particulier. On retrouve également sur certains titres, notamment
Vacation Island, le côté romantique de
Nufonia Must Fall. Depuis 2000, date de la sortie du premier album, on sent quand même quelques nouvelles influences, ainsi plusieurs titres lorgnent méchamment du côté du jazz et du blues cajun. Par exemple, prenons
Skanky Panky. Eh bien un orchestre de la Nouvelle-Orléans armé de platines et défoncé aux amphétamines aurait difficilement fait mieux.
Basin Street Blues (dont le début fait irrésistiblement penser à
Fingathing) est lui aussi terriblement jazzy avec ses cuivres joués par des musiciens ivres mort et la contrebasse qui donne le rythme, c’est peut-être le meilleur titre de l’album. On retrouve vraiment de tout : un bon rythme funky sur
Robochacha, un mix entre musique hawaïenne et beat hip-hop sur
Vacation Island, de la musique d’ascenseur sur (justement)
Elevator Hopper et
Kid Koala se permet même le luxe de jouer du piano et de massacrer une boucle de guitare sur
Space Cadet 2. C’est vous dire à quel point l’album est varié en ce qui concerne les mélodies. Et puis on a évidemment droit aux scratches du maître, en particulier sur
Annie’s Parlour.
On retrouve avec plaisir l’une des caractéristiques du Kid : les samples vocaux. Toujours habilement placés, ils contribuent à l’ambiance très particulière de la musique de
Kid Koala. Ainsi,
More Dance Music commence avec un extrait de documentaire sur les koalas qui nous fait entendre le cri du koala, cri plutôt étrange d’ailleurs.
Elevator Hopper, en bonne suite des titres
Barhopper 1 & 2 du premier album, joue aussi beaucoup sur les samples et scratches de voix. Ainsi sur
Bonus Materials: on the Set of Fender Bender, grâce aux samples de voix,
Kid Koala remixe le titre
Fender Bender pour en faire une sorte de making-of sonore du clip vidéo de
Fender Bender (clip à voir sur
www.ninjatune.net)
De plus,
Kid Koala étant d’une générosité sans pareille, vous trouverez quelques petits cadeaux avec l’album. Tout d’abord une nouvelle bande-dessinée d’une cinquantaine de pages contant les aventures de Grandmaphone, Skid, Negatron et bien d’autres. Vous trouverez également la vidéo de
Basin Street Blues et un kit pour monter son jeu d’échec de voyage (sic).
Some of My Best Friends Are DJs s’avère être un très bon album, mais rien de bien étonnant venant de la part de
Kid Koala. Ceux qui avait été rebutés par la complexité du premier album se sentiront ici peut-être un peu moins déboussolés et seront plus à même d’apprécier toutes les subtilités des morceaux.
Chroniqué par
Traulever
le 05/10/2003