Ex-moitié du duo de techno hardcore
Micropoint,
Al Core nous livre avec
Body Hammer sa première galette solo. Premier détail plutôt appréciable, et ce avant l'écoute, le visuel du digipack à été confié à Fred Beltran, Humanoïde Associé qui s'était déja occupé d'
Anesthesie Internationnale, second album du duo, et le résultat est pour le moins aguicheur, illustrant deux monstres cybernetiques qui semblent vouloir en découdre. Soit, le ton est donné, qu'en est-il du contenu ?
La comparaison des visuels ne semble pas fortuite, car dès les premières mesures, on retrouve le son midtempo qui ouvrait
Anesthesie Internationale. Un beat lourd et appuyé sur des sonorités indus sombres, des samples provocateurs,
Black Monday constitue une entrée en matière appropriée. La continuité de l'album obéit au schéma classique de ce genre de productions : plus on avance dans le tracklisting, plus les morceaux se font durs et agressifs, pour finalement arriver à une boucherie hardcore pour trainspotters, avalanche de beats et de sonorités grinçantes.
Mais là où
Al Core réussit un peu mieux l'exercice solo que son comparse
Radium, c'est dans l'indéniable qualité de certaines productions.
Teenage Lobotomy distille un breakcore à l'anglaise efficace et travaillé,
Future War Machine ne peut que séduire avec ses samples de "Terminator 2" et ses breaks accélérés à la
Hellfish en guise d'introduction. La participation de Fast Forward sur
Evil Church est suffisamment importante pour être mentionnée et si l'hilarant
Parisiens et Marseillais fait sourire, au début tout au moins, la suite amène l'album dans ses derniers retranchements de bpm's.
Plutôt convaincant, au final, même si certains morceaux restent un peu anecdotiques et même si l'on reste encore loin du déluge sonore inégalé de
Neurophonie,
Al Core distille son frenchcore, appose sa patte, rapidement identifiable. Ce qui, dans ce registre, est synonyme d'un talent indéniable.
Chroniqué par
WakMc
le 19/09/2003