Difficile de classer la musique de
Nudge. Parfois electronica minimaliste, parfois post-rock flirtant du côté du Canada. Toujours est-il que douceur et rêveries sont au rendez-vous dans ce
Elaborate Devices for Filtering Crisis. Il faut d'ailleurs préciser que le groupe est composé de neuf musiciens pour cet album dont certains musiciens de
Fontanelle ou encore de
Jackie-O Motherfucker. L'on retrouve d'ailleurs cette musique post-rock sur
Multiply by What Remains, un morceaux très mélancolique, sur des airs rappelant
Hood ou encore
L'Altra. D'autres morceaux plus expérimentaux nous titillent l'oreille, tout en douceur à nouveau, sur des sonorités plus jazzy, comme sur
Are Our Hours où l'on retrouve trompette et contrebasse au milieu d'une electronica quelque peu désarticulée, mais très discrète. L'étonnant
Poor Impulse Control vous dérangera également avec ses breaks de batteries, sa guitare "wawa" et son clavier hésitant. L'ensemble ne parvenant pas à s'envoler, comme retenu par un album qui se veut calme et soft. Même recette pour
Love-In Accident qui, lui, parvient à se détacher en toute fin de morceau avec une petite rythmique "steppa" et de légères distorsions de guitares. Un intéressant petit trip dans lequel on ressent une grande part d'improvisation chez
Nudge. Une improvisation même présente dans les morceaux electronica comme sur
'Til the Sun Expands assez minimaliste et expérimental, malgré cette petite boucle au clavier qui nous berce les tympans. Moins expérimental (quoique)
Blue Screen navigue sur un fond d'électronique minimaliste et d'une douceur extrême, chanté, chuchoté même, par la délicieuse
Honey Owens.
Tigerbeat6, habitué à l'electronica étrange, parfois très accessible et merveilleuse, parfois plus expérimentale limite appréciable, vient de nous sortir un album des plus aboutis. Mêlant electronica, jazz et post-rock, ce
Elaborate Devices for Filtering Crisis devrait se faire une belle place dans votre discothèque aux cotés de
Four Tet,
Hood et
Tortoise.