Si le premier album de
Gorillaz a peut-être déçu quelques esprits fâcheux par son côté "commercial" jugé un peu facile, ce deuxième album, passé plus inapercu, décevra peut-être moins. Enfin quoique, les grincheux trouveront toujours à redire : "ouais, eh bien l'album, il est court et en plus, y a des chansons du premier album". C'est vrai qu'il est assez court, un peu moins de quarante minutes. Et c'est vrai que l'album contient quelques remixes du premier album, ainsi que quelques faces-B, ce que vous aurez peut-être compris avec le titre :
G-Sides.
A la base,
G-Sides était un album uniquement réalisé pour le public japonais et comme le succès de
Gorillaz fut également retentissant en Europe,
G-Sides y fut finalement importé.
Comme mentionné précédemment, on retrouve trois remixes de chansons du premier album. L'inévitable Clint Eastwood est ici reprise par le rappeur anglais Phi Life Cypher, dans une version rap assez sympathique. On a également droit à un remix de 19-2000 un peu plus electro-pop que l'original et beaucoup plus remuant et dansant. Enfin, on a également une radio edit de "Rock The House", qui n'apporte pas grand chose de nouveau par rapport au titre original.
Et que vaut le reste ? Eh bien, c'est quasiment du tout bon. On commence avec l'inédit du premier single "Dracula", titre avec de petites influences electro-dub ce qui se révèle particulièrement sympathique et planant. Puis, sur "The Sounder" on retrouve de nouveau Phi Life Cypher qui vient épauler le chant de 2D sur un sample tout décalé de sitar et sur quelques petits scratchs bien placés. "Faust" quant à lui est un pur morceau d'eletronica, assez calme, où Mito Hatori vient chanter en japonais.
Et il y a Ghost Train, énorme morceau s'il en est, où se percutent dans la plus grande allégresse et pour notre plus grand bonheur rock, electro et gospel. Ce titre a quelque chose d'insaisissable. Est-ce la voix de 2D, les sons saturés, les choeurs ? Je ne sais pas, mais ce titre dégage quelque chose d'étonnant par son énergie et son rythme. Le morceau suivant est " Hip Albatros" sonne presque post-rock, avec sa guitare tranquille et son chant doux, le tout sur des samples du film "Day of the Dead" . Ensuite, on change totalement de registre avec "Left Hand Suzuki Method", ou aprés une intro très euh.. étrange, la voix de Mito Hatori vient parler sur une mélodie où se mêlent un beat hip-hop bien lourd, un piano et un sample de violon, un des morceaux les plus doux et agréables de l'album avec "Dracula". Enfin, l'album se termine sur la très pop "12D3" où la guitare est accompagnée par un piano et quelques sons lointains et étranges qui rendent une sonorité très agréables.
Le disque contient également une partie multimédia où vous pourrez voir les excellentes vidéos de "Clint Eastwood" et de "Rock the House". Cette dernière est particulièrement intéressante et on y apprend énormement sur la façon qu'a Murdoc de renvoyer les balles de base-ball.
On peut regretter le fait que cet album ne soit pas plus long et on aurait encore plus apprécié d'avoir un ou deux vrais inédits; mais tant pis, on se contentera de cet album plutôt bon, aux styles variés et intéressants et qui convaincra peut-être plus ceux qui jugeaient que le premier album était un peu trop facile.
Chroniqué par
Traulever
le 04/07/2003