Ce nouvel album de
Mogwaï reste dans la lignée des précédents, nourri par des nappes saturées mais aussi par des sons plus fluides, "aquatiques". Ils ont beaucoup travaillé sur l’évolution des nappes (
Stop Coming to My House) avec de longues séquences flottantes (
Boring Machines Disturbs Sleep) et des violons en guise d’accompagnement façon
Sigur Ros. Les montées sont généralement plus progressives, moins cassantes ; on sent une approche plus mesurée dans les changements.
Ils ont apporté beaucoup de sons électro, comme des bruits ou des mélodies aiguës répétitives. Ils ont aussi su apporter des séquençages de beats électro évolutifs (
I Know You Are But What I Am!?), ce qui apporte un souffle nouveau aux morceaux.
On peut déplorer les parties basses qui sont simples mais efficaces tout de même. En effet, on s’habitue facilement aux parties déliées et autres arpèges, présentes entre autres dans
Punk Rock,
Young Team...
L’utilisation du vocodeur (
Ted by a Freak,
Killing All the Flies) apporte une touche d’originalité et de douceur, réchauffant l’atmosphère généralement plutôt froide.
Les morceaux ayant pour base mélodique le piano collent parfaitement au style (ex. :
Radar Maker dans
Young Team). Le xylophone et les guitares fuzz bourrées de réverbe "à la Pink Floyd" renforcent l’idée d’une atmosphère mélancolique (
Ratts of the Capital).
On pourrait presque qualifier certains morceaux de "ballades", qui égaillent l’ambiance (
Golden Porsche).
Toujours en plein délire, ils s’amusent avec leurs sons, notamment avec la "sature" des guitares (
Golden Porsche), allant même jusqu'à jouer des parties couvertes de tirs de mitraillettes et de lâchés de bombes... On se croirait en plein champ de bataille !
Peut-être un manque d’originalité ou dieu sait quoi avec un riff de guitare qui rappelle forcément un tube de The Cure. Vous savez, ce groupe des années 80 !
Les chants de gosses stoppés par un coup de flingue, puis accompagnés de cuivres (
Stop Coming to My House) collent bien avec le titre de l’album, mais encore...
Happy Songs for Happy People est un album plutôt chaud et torturé, enveloppé de sons doux et évolutifs. Pour ce qui est du rapport avec le titre, à chacun d’apprécier...
Chroniqué par
le 29/06/2003
