Voici une très bonne initiative de la part du label UWe et du label créé par la chaîne de cinéma Mk2, qui se démarquait déjà des multiplexes habituels pour ses programmations bien plus recherchées que les blockbusters d’UGC. Dans ce même esprit alternatif (je pense surtout à la salle de Beaubourg à paris), la compilation Electronic Cinéma surprend. En effet, on se serait attendu à des hymnes électro qui ont marqué leur film tel le "born slippy" d’Underworld sur la B.O de Trainspotting. Mais le choix s’est sûrement dirigé vers des découvertes, mis à part le thème de Rob D. « Clubbed to death » tiré de la B.O de Matrix, qui fut ré-exploité par grand nombre d’autres réalisateurs (pubs, docus etc) et qui s’inscrit donc dans l’histoire des musiques électroniques au service du 7ème art.
Les découvertes à proprement parler portent d’avantage sur les films proposés et les titres qui en sont extraits. En effet, on retrouve tout de même Aphex Twin, Kruder & Dorfmeister, Rockers Hi-Fi, un Shadow magistral ou encore The Herbaliser, ce qui donne une bonne idée de la qualité de la playlist proposée. Le style est downtempo pour la plupart des titres et les ambiances dignes des films annoncés : Requiem for a dream, Intimité, Millenium mambo, Tokyo Eyes, Baise Moi... pas de quoi vous remonter le moral mais des chefs d’oeuvres de langueur et d’étrangeté. Le titre de John Surman pour appartment #5C est une sorte de breakbeat ralenti avec des MCs à la jamaicaine qui donne un effet de jungle lente très intéressant. Le dub de kouz-1 a revêtu un habit plus dark dans Novo, que celui qu’il avait proposé dans l’Auberge espagnole. Avec une mention spéciale pour ce dernier dont les productions mériteraient d’être mieux connues dans le milieu musical, à présent qu’il multiplie les collaborations de B. O.
Cette compilation a aussi pour vertu de rappeler à nos oreilles des tracks que l’on aurait jamais ré-écoutées hors-film, je pense bien sûr au titre de Lim Gong pour Millenium Mambo, ou encore Xavier Jamaux et sa trance filtrée qui sont exemplaires dans leur travail d’ambiançage.
En conclusion, MK2 et UWe nous ont offert un track-listing surprenant dans leur choix de première mouture, mais on espère que les suivantes seront tout aussi réfléchies, notamment dans le choix des films à rappeler à nos mémoires auditives.
Chroniqué par
dClem
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