On comprend mieux à l'écoute de
Azure skies pourquoi les deux artistes du label Cold Meat Industry qui compose le groupe, ont choisi Ant-Zen pour leur première production. Le son est electro et très noise, offrant une place de choix au duo dans le catalogue du fameux label allemand.
Crater en est le parfait exemple. Bruits saturés, percussions métalliques et mélodies fantômatiques. Un mélange souvent réalisé, pas toujours réussi. Ici les deux paradoxes bruits/mélodies, s'enlacent et se mettent naturellement en valeur mutuellement.
Deniability démarre sur un rythme indus énorme, puis stagne un instant en cacophonie de sons caverneux, avant de repartir de plus belle à l'assaut de nos tympans malmenés. Une cohorte de sonorités sourdes et industrielles envahissent l'espace sonore durant
Hydrazin, jusqu'à l'arrivée d'une mélodie de piano, triste et dénudée, venant et repartant tout au long du morceau. Gros son rugueux et impénetrable, strié de cris rauques avec
Collapse, puis noise-ambient pendant
In eclipse. Violons symphoniques, grooves saturé et chant guerrier sur
Bring nothing back, presque "rock" malgré l'absence totale d'instruments acoustiques. Beaucoup plus bruitiste et abstrait,
Still fait immédiatement penser à
Monokrom, ce qui peut être pris ici comme un compliment.
Forward contamination débute dans un ambient sombre et sans relief, puis le rythme indus fait son retour, accompagné d'un battement de coeur difficilement assimilable à une quelconque humanité.
Water, tree, stone qui clôt l'album se veut tribal, voir martial par instant. Atmosphère chargée et saturation omniprésente.
Encore un album intéressant dans le monde du bruit. Suffisament original et réussit pour attirer l'attention. Passer à côté serait un crime.
Chroniqué par
Yragael
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