En 2011, à l'époque où il défonçait le dernier album de Battles et louait Apocalypse de Bill Callahan, nulle dans la rédaction ne savait que notre chroniqueur Guillaume Collet était plongé dans les affres de la création, prêt à accoucher de son premier témoignage sonore.
C'est seulement aujourd'hui, trois ans après, que nous découvrons l'oeuvre de notre chroniqueur rock, également bassiste du groupe Rome Buyce Night et grand manitou du label zeroegalpetitinterieur (Sons Of Frida, Emboe, Outside The Air, O!Jerome) sur lequel vient de paraître Ghosts / Tracks, son premier album sous le pseudonyme d'Horse Temple. Pour fêter l'évènement, on vous fait gagner cinq exemplaires de la bête!
D'une piste à l'autre, Ghosts / Tracks ne cesse d'emporter l'auditeur dans un voyage supersonique, où les instruments, qu'il s'agisse des orgues et des claviers, de la guitare et des percussions, redessinent un espace-temps inédit, perdu dans un foisonnement d'influences.
Sur Tight Flight, les guitares respirent à plein poumons l'air chauffé à blanc du désert et s'ouvrent les sentiers calcinés du stoner rock. Les structures se complexifient parfois sans se démettre de leur finesse d'exécution. C'est le cas d'INR Berlin ou Gibraltar, qui malgré leur propension incendiaire, explorent avec minutie les formes hautement inflammables du post-rock, école américaine, tout en flirtant avec la musique psychédélique. On pourra aussi repérer dans le trip acoustique de Hello, Monster et les orgues fulminant de Gold Parade le spectre du krautrock, qu'il soit folklorique ou légèrement motorisch.
Ghosts / Tracks, au-delà de ce qu'on pourra dire de sa richesse d'éxécution, de la diversité de ses influences, procure un vrai plaisir et là réside définitivement sa grande force. Son apparente simplicité est le ressort principal de sa puissance d'impact.
