Le label basé à Brooklyn RVNG Intl. inaugure une série d'albums collaboratifs nommée "Reflections" et nous présente un premier volume qui a doublement attisé notre curiosité. D'une part Let The Moon Be A Planet nous enthousiasme en nous proposant une rencontre entre deux compositeurs new yorkais que l'on aime beaucoup, à savoir le guitariste picking-folk Steve Gunn et le pianiste David Moore, auteur d'au moins deux chefs d'œuvre via son projet modern classical Bing & Ruth (City Lake en 2010 et No Home of the Mind en 2017). Mais l'écart entre les genres respectifs de ces deux talentueux artistes pouvait d'autre part laisser craindre au mieux un échange confus, au pire un rendez-vous manqué. Heureusement il n'en est rien et Let The Moon Be A Planet nous cueille en nous offrant une promenade doucement printanière. Par ailleurs, le nom donné à cette série d'objets musicaux (Reflections donc) finit par prendre un certain sens car, au-delà de l'improvisation et de l'enchevêtrement instrumental stimulant initialement cette rencontre, chaque musicien semble aussi vouloir refléter les sonorités de l'autre dans un jeu partagé, sensible et flottant. En résulte un bel album en suspensions et en pointillets, propice aux flâneries légères et sans but dont il ne faut rien attendre de plus qu'un plaisir éphémère.
En attendant les prochains volumes de la série Reflections, Let The Moon Be A Planet est disponible à cette adresse.
