L'Oldie de la semaine

Richard D. James a.k.a Aphex Twin fait partie de ces musiciens devenus mythiques au sein de la scène électronique. Pionnier de l'IDM, il commence à bidouiller son ordinateur à l'âge de onze ans. Il innove dès ces débuts avec son premier disque en 1992, Select Ambient Works 85-92, où l'on trouve des compositions réalisées entre quatorze et vingt ans. Il multiplie les identités pour diffuser sa musique sur le web comme bon lui semble. Musicien secret et reclus, Aphex Twin poursuit sa route au sein de la musique sans se soucier de vendre ou de plaire aux médias.

Paru sur le label Warp Records en 1996, Richard D. James Album marque probablement l'apogée de son art. Il raconte avoir pioché dans plus de 150 chansons pour fabriquer ce long-format de 10 titres. Créateur génial et infatigable, Aphex Twin explore les émotions qui l'habitent en pensant à son frère mort-né, qui s'appelait également "Richard" (d'où le "twin" dans son pseudo). Développant une véritable transversalité sonore, il navigue avec aisance dans l'IDM, l'electronica, l'ambient ou encore la drill'n'bass, sous genre dont il est le chef de fil, caractérisé par ses rythmiques complexes, ses accélérations et ses breaks imprévisibles.

Girl/Boy song, véritable hymne de ce disque, résume l'univers complexe de l'artiste en faisant retentir des rythmes élégiaques aux cordes, déconstruits par des breaks véloces, pour une mélodie ambiguë et novatrice. Aphex Twin multiplie les riffs synthétiques déroutants et les lignes mélodiques obsédantes pour une atmosphère immersive. Il explore les rythmes, les textures et les combinaisons afin d'inventer cette étrange musique, devenu un classique dans sa discographie. A la fois insaisissable et moderne, il se classe comme un musicien incontournable de l'expérimentation électronique.