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Littérature

: Livre: Charlemagne Palestine, Sacred Bordello.



Antonio Guzman (sous la direction de), Charlemagne Palestine, Sacred Bordello, Londres, Black Dog Publishing, 2004. Edition en français: Editions de l'aquarium agnostique.

Publié sous la direction d’Antonio Guzman, directeur de l’Ecole des Beaux-Arts de Valenciennes, Sacred Bordello revient sur la carrière de Charlemagne Palestine, musicien minimaliste américain inventeur de la strumming music, mais aussi sculpteur iconoclaste.


Concernant la musique, l’ouvrage présente deux interviews données par le pianiste au journaliste Edwin Poncey pour The Wire – là, le lecteur suit le parcours d’un enfant chantant à la synagogue devenu carillonneur puis expérimentant à coups de drones an Californie -, ainsi que des textes signés Arnaud Labelle-Rojoux - consacré à la démarche extravagante des pratiques artistiques de Palestine - et Guy de Bièvre – compositeur belge qui insiste ici sur la dimension performante des concerts donnés par le pianiste, parti, comme l’alchimiste auquel il se compare lui-même, à la recherche du son en or. Cette pratique musicale intense et capable, parfois, de générer l’incompréhension, a contraint Charlemagne Palestine à trouver ailleurs un moyen de gagner sa vie.




Les installations artistiques seront celui-là. Dès la deuxième moitié des années 1970, Palestine fait de la peluche le matériau de prédilection à partir duquel il bâtira son œuvre. Révélateur d’un nouvel animisme, il confronte alors classicisme et kitsch, bon goût et mauvais, impact culturel et geste vulgaire, comme le note Antonio Guzman, et révèle sa pratique jusqu’à penser un ours dieu, God Bear monumental fait pièce maîtresse d’un oeuvre aux confluents de l’Art Povera et de l’art brut, fantasmant un Joseph Beuys donnant soudain dans l’art naïf. Exhaustif, l’ouvrage donne à voir de nombreuses photos de ces sculptures et installations – tortues sous offrandes de fleurs, fétiches détournés, ganesh revisité, ourson immaculé tenant à respect le spectateur à l’aide d’un revolver. Soit, un monde réinventé en parfaite adéquation avec la partition intérieure de son créateur (voir la sélection d’exhibitions, de performances, d’expositions, de disques et de vidéos en fin d’ouvrage), et qui complète le portrait de l’enfant en artiste auquel s’est attelé Sacred Bordello, livre qui glorifie le musicien habité capable de gestes inconsidérés qui ont depuis longtemps abandonné la plupart de ses collègues - poseurs et promoteurs soi-disant artistes, en vérité marchands de biens pseudo culturels pas reconnaissants, en plus, de s’en sortir à si bon compte.




par Grisli
le 26/03/2007

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